«  Antoing : une lourdeur de trop contre l’habitat léger .»

Il ne s’agit ni de lobbyistes qui « privatisent » la commission européenne en se moquant de la démocratie, ni d’un président français qui instrumentalise l’État au mépris de la constitution et de la population, non il s’agit ici du droit d’habiter, de se domicilier que bafoue le bourgmestre d’une bourgade de Belgique.

L’habitant dont il est question, Sylvain, vit dans un habitat léger (une yourte), sur un terrain dont il est propriétaire, et situé en zone à bâtir dans la commune d’Antoing. Après avoir rendu visite au voisinage, l’habitat « insolite » reçu un accueil favorable de la majorité des habitants de la commune. Il ne restait plus au « léger habitant » qu’ à se domicilier, d’une part, et obtenir et un permis pour son petit logement d’autre part…

Rappelons que l’habitat léger est en phase avec les urgences sociales1 et environnementales actuelles, qu’une législation à son sujet est en préparation2, et qu’il concerne une population estimée à 20.000 personnes ( Les Habitant.e.s des zones de loisir, les Alternatifs, et les « Gens du Voyage ») ce qui n’est pas anodin.

Dans un premier temps, ni la domiciliation – droit élémentaire, largement défendu par notre législation, ni le permis d’urbanisme ne lui furent accordés au service de population. ?!  Et cela sans motif… ou à tout le moins pour des motifs « obscurs »…

A y regarder de plus près, une « résistance à la nouveauté », ou un « nimbysme »3 communal, semblent devoir expliquer ce refus ?

Ainsi incompris, sans domicile dans son lieu de résidence, notre « sdf », après renseignements auprès d’associations diverses liées à la problématique du logement4, se tourna vers le ministère. Lequel par un bref échange de mail rappela au responsable  local son « devoir de domiciliation! » Il en alla de même avec le permis d’urbanisme. Le ministre cautionna l’installation de la yourte en signant le recourt de l’habitant, et tout en s’appuyant sur les possibilités du code du logement en vigueur. Tout est bien qui fini bien…

« L’affaire » aurait pu en rester là si l’autorité communale, frappée d’une sorte de « macronite aiguë », vexée peut-être de passer pour incompétente ou d’avoir été remise à sa place par la hiérarchie, fait savoir qu’il n’en restera pas là !? Convaincu que la lettre de la loi est à sa botte. Tenace et rancunier, après réflexion (?)…, le  « potentat » choisit d’aller en recourt au conseil d’État contre de les décisions ministérielles et gouvernementales, contre notre citoyen et sa yourte, attaquant le cabinet du ministre 5 !?

 Nous en sommes là… Sous le coup, et coût, d’un recours au conseil d’Etat !

N’y aurait-il pas mieux à faire que de se lancer dans pareille démarche ? Que dire du mésusage de l’argent du contribuable ! Que je sache un recourt au conseil d’État coûte !  Il semble y avoir là un manque de sagesse évident… et qui plus est un abus de position dominante.

Poursuivre un dialogue pour faire avancé la loi vers son adaptation à la réalité actuelle paraît la seule solution crédible.

Redisons encore que Sylvain et sa yourte n’est pas seul, il « représente » une population nombreuse, principalement dans les zones loisirs, qui vit mal le flottement légal dénoncé ici. Il en va de même pour un nombre appréciable de familles qui désirent aller vers l’habitat léger.

Personne, en effet, n’apprécie de vivre sous le coup d’un recourt au Conseil d’État lancé par le bourgmestre contre son droit le plus élémentaire au logement ! Ubuesque et surréaliste situation belge. Mais aussi combat d’arrière garde puisque, d’ici peu, l’habitat léger, les yourtes, roulottes, les chalets et autres habitats alternatifs et insolites trouveront bientôt « grâce » aux yeux de la législation belge…

Affaire à suivre !

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Lire aussi

Halé!

  • 1Notamment en terme de logements sociaux.
  • 2Promue par diverses associations (voir hyperliens sur le site) ainsi que par les Habitants eux-mêmes.
  • 3Attitude faisant référence à l’expression « Not In My Back Yard » « Nimby » : « pas au fond de mon jardin ».
  • 4Idem note 2
  • 5Rappelons aussi que la législation, bien que marginalement, permet d’installer aujourd’hui de l’habitat léger à certaines conditions, que remplissent Sylvain et sa yourte ( moyennant quelques aménagements).

Les titres qui auraient p(l)u !

« Pourquoi la yourte de Sylvain fait-elle peur au bourgmestre ? »
« La yourte de Sylvain dans un yaourt juridique ? »
« Le bourgmestre d’Antoing : un Don Quichotte sans Dulcinée ?»
« Le bourgmestre d’Antoing se bat contre un moulin » ?
« À Antoing : le « recourt » de trop contre la yourte de Sylvain  ?
« L’habitat léger fait peur au bourgmestre d’Antoing » ?
« À Antoing toujours le yaourt juridique pour la yourte de Sylvain »
« À Antoing : une lourdeur de trop contre l’habitat léger »
« Coup de poing à Antoing »
« Un recourt qui risque de faire « plouf » à Antoing »

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