Une chanson sur l’Habitat Léger ! Créée avec le coeur et boostée par le concert des Rencontres de l’Habitat Léger du 12 septembre, StefK nous livre une chanson qui dresse un portrait fidèle de la thématique, sans oublier personne !

paru le 16 septembre 2020
Compo, texte, voix, guitare : StefK
Contrebasse : Dylan James
Hurlements : l’anarkorale chakofonik

Extrait du prochain album « De rage & de joie » qui sortira fin septembre.

Pré-commandes bienvenues à stefk@riseup.net

 

Paroles

Trois petits loups
Qui n’étaient pas bien riches
Trois loups sans le sous
Qui se caillaient les miches
Un grand cochon
Les aperçu de loin
Un grand cochon
Qui se frottait les mains

M’sieurs-dames les loups
Il fait bien trop froid
M’sieurs-dames les loups,
Il vous faut un toit
Écoutez l’histoire
Qu’je vais vous raconter
Vous pouvez me croire
Je suis votre banquier

Pour avoir un toit,
Il vous faut une maison,
Une maison en béton,
Sinon ça compte pas.
Pour avoir du béton,
Il faut plein d’argent.
Pour avoir plein d’argent,
Il vous faut un crédit.
Pour avoir un crédit,
Il vous faut un emploi.
Pour avoir un emploi,
Il faut un patron.
Pour avoir un patron,
Il faut être gentil
Et toujours bien dire « Oui »,
Il faut lui obéir,
Sinon il vous vire.
Et là plus rien du tout
M’sieurs-dames les loups,
C’est dur mais c’est la vie!

Voici ce que répondit le premier petit loup au grand cochon

Mon grand cochon
Tout ça c’est pas une vie
Moi j’suis pas un mouton
Je dis pas toujours « Oui »
Pour avoir une maison
J’ai une meilleure idée
Plutôt que du béton
J’vais habiter léger …

Une petite cabane
Jolie comme une chanson
Ou une caravane
En route vers l’horizon
La rondeur d’une yourte
Posée dans un grand pré
Ou vivre au bord de l’Ourthe
En camping toute l’année
La paille, le bois, la pierre
C’est déjà bien assez
Ou même un container
J’en ferai mon foyer
Je ferai ma tanière
Sans rien endommager
J’veux vivre sur la terre
Et pas la bétonner
Qu’tu m’appelles barakî,
Gitan ou va-nu-pied
Moi je danse la vie
Car j’habite le cœur léger

 

 

Mais le grand cochon ricanait avec ses amis les vautours

Mon ptit louveteau,
C’est bien beau de rêver
Mais t ‘as pas vu l’taureau
Qui a djà tout dévasté
Ton ptit coin d’paradis
Les vautours l’ont acheté
Ben ouais on investit
L’argent de vos loyers

La louve n’y tenait plus

Houla, pétard !
Ca y est j’suis en rogne
Messieurs les charognards
C’est la r’vanche de la charogne
Fini d’vous supplier
Je m’sers comme une pirate
Bye-bye bail et loyers
Bonjour la vie en squat

Un pied de biche
Un tour de crochet
Ya pas que les riches
Qui ont droit à un palais
Le mien s’ra rempli
De gens un peu barges
Qui viendront voir si la vie
S’écrit mieux dans les marges
D’la cave au balcon
D’la rage et d’la joie
Des bras en cocon
Une teuf sur le toit
Les mômes du quartier
Et tous les parias
Chant’ront la liberté
Qu’les proprios n’auront pas.

Excédé, le grand cochon fit appel aux chiens de garde

Sale bande de loups-voyous
Mais qu’est-ce que vous croyez ?
Ici c’est pas chez vous :
Propriété privée
Si je la laisse pourrir
C’est mon droit légitime
Chiens d’garde, à vous d’agir
Virez-moi cette vermine !

C’est alors que le troisième petit loup s’adressa à ses ami·es

Nous revla dehors
C’est l’marteau et l’enclume
Soit on engraisse les porcs
Soit les vautours nous plument
Tout seul on n’est rien
Notre force c’est la meute
Prochaine morsure de chien
La forêt en émeute

À chaque expulsion
On s’ra des dizaines
Barricades d’hérissons
Brigades de musaraignes
Black bloc de corbeaux
Et fientes de hiboux
Embuscades de blaireaux
Ahw Ahw Ahouuuu

Et c’est pas fini
On passe à l’attaque
Pour chaque sans-abri
On prend une baraque
Vos maisons d’campagne
Résidences secondaires
Place à la castagne
Expropriation populaire !