« Hors des clous »
L’habitat léger en Belgique relève de trois familles d’habitant·es : initialement, les gens du voyage dans leurs habitats mobiles, les habitant·es des parcs de loisirs et, plus récemment, ceux qu’on nomme les alternatifs. Jusqu’à la promulgation de la loi sur l’habitation légère (en 2019), tous ces habitant·es vivaient, peu ou prou, dans un flou juridique, toléré·es mais pas vraiment reconnu·es, en quelque sorte « hors des clous ». Ainsi ces habitant·es devaient assumer toutes les conséquences de leur marginalité, les désagréments, les nuisances que comportait leur situation.
La loi offre aujourd’hui un cadre légal qui permet de reconnaitre une part de ces habitations. En suivant un certain nombre de prescriptions, une habitation légère peut exister. Son installation nécessite, par exemple, de répondre à la définition légale du code wallon de l’habitation durable (3 caractéristiques sur 9 – voir fiche définition), l’obtention d’un permis d’urbanisme (voir tutoriel « Fais ton permis toi-même – permis sans architecte« ), d’être dans une zone à bâtir au plan de secteur, de répondre à des critères de salubrité adaptés, etc. Voilà l’habitation légère « rentrée dans les clous ».
Le collectif Halé ! considère cette avancée comme positive mais tient à rappeler que l’habitation légère reste une expérience d’habiter autrement et, parfois, de résistance à la norme. Ce qui signifie que la liberté d’habitat reste au fondement de celle-ci et que chacun peut y confronter sa créativité et son imagination. Dès lors, malgré le cadre légal et par ce cadre légal, l’habitation légère ne passera jamais entièrement dans les clous. Elle demeurera un lieu d’initiatives, le chemin de traverse qu’elle fut initialement. La loi est faite pour l’humain.e et non l’humain.e pour la loi.
Halé !